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17 février 2024 6 17 /02 /février /2024 14:42

 

"Un bon cocher doit faire le vide dans son esprit

pour s'unir au souffle de ses coursiers"

 

PHOTO Xiao Long

 

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Published by Xiao Long - dans PROVERBES
17 février 2024 6 17 /02 /février /2024 14:39

Après le coup de talon à droite, voilà Shuang Feng Guan Er !

La traduction la plus fréquente est: « Double vent traverse les oreilles », et elle n’a vraiment rien à voir avec le tigre… On imagine bien ce double vent, les deux poings, qui passe par les oreilles… ce genre de courant d’air ne doit pas être très agréable !

Mais il ne semble pas qu’il soit question de vent si l’on s’en tient aux caractères chinois : On trouve parfois celui de « Feng » qui signifie sommet/pic/ cime et on pourrait traduire cette technique par : « Deux pics transpercent les oreilles » : les pics seraient les poings… Et parfois celui de Feng qui signifie « tranchant, acéré » ! Tous ces homonymes nous font tourner la tête !

… Mais d’autres traductions encore sont proposées  « frapper aux tempes » ou « double attaque aux oreilles » ou « double spire traverse les oreilles »… Alors, bref…

Une fois le coup de talon donné, les mains se replacent, paumes vers le ciel, devant le corps et la jambe droite se replie.

 Puis, le talon droit se pose au sol pendant que les mains reviennent vers la taille. On inspire.

Enfin, les poings se forment et on passe en Gong Bu, pas de l’Archer, pour frapper des deux poings. On expire.

PHOTO Xiao Long

Les poings ( !?) clés :

Prendre le temps de ramener les mains à la taille, ouvertes : ne pas former les poings trop tôt.

Lorsqu’on passe en Gong Bu, attention à ne pas se pencher en avant exagérément, le genou ne dépasse pas le pied, la tête reste droite, le regard se porte devant soi (pas vers le sol !).

Les poings, en finition, ne sont pas trop proches : il faut imaginer une tête entre ces deux poings. L’écartement doit être « raisonnable », à moins d’avoir à faire à une victime des indiens Jivaros, ils ne se touchent pas.

Puis, on va se retourner et donner un coup de talon de l’autre côté avec le pied gauche cette fois.

 

SERPENT QUI RAMPE…

C’est le moment de parler des choses qui fâchent : Xia She Du Li !

On vient de donner fièrement un coup de talon avec le pied gauche et voilà que tout se complique : on ramène le pied gauche ainsi que les bras jusqu’alors écartés. La main droite forme le crochet (Gou) comme pour le simple fouet. La main gauche se place devant le corps, doigts en directions du poignet droit. Le pied gauche est pointé près du pied droit (appui). Et c’est parti pour faire le serpent…

On écarte le pied gauche, le posant légèrement en arrière (pour éviter d’avoir les deux pieds sur la même ligne !), l’appui est à droite, les deux pieds pour le moment parallèles. Cette position basse s’appelle Pu Bu… Nous en reparlerons !

La main gauche suit le mouvement et descend devant, le long du corps, paume vers soi. Lorsque la main gauche arrive au genou gauche, la main se tourne, paume vers l’extérieur, doigts pointés vers l’avant pendant que le pied gauche s’ouvre, pointe de pied sur l’axe de déplacement.

Puis le pied droit « verrouille » derrière, on passe la hanche droite (bassin face sur l’axe de déplacement). La main droite suit le mouvement, descend  le long du corps et les doigts réunis du crochet se retrouvent pointés vers le ciel.

Voilà pour Xia (en bas) She (serpent). Il est temps de parler de Pu Bu ! À vrai dire, il y a position basse et position basse… il y a serpent qui rampe et serpent qui rampe… moins ! Dans l’expression « serpent qui rampe », il y a de l’élégance, de la fluidité, de la discrétion : hors de question donc de rester bloqué en bas, de tirer la langue pour remonter ou de faire appel à une grue ou autre poulie. Une seule consigne : modestie !

« Tout ce qui descend, doit un jour remonter »

(Proverbe des plus célèbres de Xiao Long).

 

Le plus important est de respecter la technique et de garder une bonne position du corps (on ne pique pas du nez vers l’avant, et on ne ressort pas le postérieur pour équilibrer la posture !). Il n’est pas nécessaire de plonger très bas pour que le mouvement soit effectué correctement.

 

Après « Xia She », voilà Du Li (comme dans Jin Ji Du Li, le « coq d’or sur une patte »).

Le poids du corps est passé de la jambe droite dans la jambe gauche, on est face à l’axe de déplacement. On prend appui dans la jambe gauche, et les mains servent de balancier : la main gauche qui était en haut, descend pendant que la main droite qui était en bas, monte. Comme pour le « Coq », on se retrouve sur un pied (gauche), genou droit levé, main droite au-dessus du genou.

« Tout ce qui se fait d’un côté, se fera de l’autre côté »

(Autre proverbe non moins célèbre de Xiao Long !)

Je ne vais pas vous laisser sur la branche, le pied droit en l’air : On va reposer le pied droit à côté du pied gauche, ouvrir à angle droit le pied gauche tout en descendant la main droite qui rejoint le poignet de la main gauche qui forme le crochet. Et on peut repartir dans l’autre sens avec le Xia She et le Du Li qui suit. Voilà une grande aventure qui se termine heureusement… Suite au prochain épisode –

Recette de la maison : on peut ouvrir un peu la pointe du pied  d’appui du serpent ou du coq, afin de faciliter soit la descente, soit la bonne tenue de l’équilibre sur un pied.

 

Le serpent qui rampe ci-dessous, exécuté par un membre de l'équipe de Chine , venue à Rouen en 2015, est à regarder - et non à imiter: nous ne sommes pas des champions... juste des pratiquants , attentifs à leur santé et leur bien-être. Ce qui compte c'est la justesse de la technique et non la performance.

PHOTO Xiao Long

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
10 février 2024 6 10 /02 /février /2024 14:25

 

 

« Chats en boule sur le futon,

Hiver devant la maison »

Xiao Long

 

PHOTO Xiao Long

 

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Published by Xiao Long - dans PROVERBES
10 février 2024 6 10 /02 /février /2024 14:20

Après quelques nuages, le mouvement du simple fouet (Dan Bian) est reproduit comme précédemment. Puis arrive Gao Tan Ma, « flatter l’encolure du cheval » et, on a de la chance, celui-là n’est pas sauvage !

Le haut :

À la fin du simple fouet, la main droite en crochet s’ouvre, puis se place paume en coupe, vers le ciel, pendant que la main gauche se place aussi paume vers le ciel. Le regard se porte sur la main droite pendant cette préparation.

Le bas :

Pendant ce temps, les jambes aussi ont leur mot à dire, le pied droit, arrière se rapproche en demi-pas et devient jambe d’appui, libérant ainsi le pied gauche qui reste pointé au sol devant.

Dans cette position, la main droite vient glisser à l’horizontale sur la main gauche, paume vers le sol ; l’épaule droite avance un peu grâce au pivot de la taille.

Puis la main gauche, qui s’est placée naturellement (eh oui !) sur le côté gauche, passe au-dessus de la main droite, paume vers le ciel : les mains sont croisées, main droite dessous, main gauche dessus. Pendant cette opération, le regard suit la main droite d’abord, puis la main gauche.

Pas de poing cette fois pour « attaquer », mais la main ouverte, les doigts pointés vers l’avant. On peut par exemple imaginer que la main gauche saisit le poing de l’adversaire (on peut même le tordre un peu… gentiment … ou pas …) alors que la main droite attaque avec les doigts au niveau de la carotide.

 

Points clés :

Comme toujours sur les demi-pas, on prendra garde à ne pas rapprocher trop les pieds l’un de l’autre afin de conserver une bonne stabilité.

Le pied vide, devant est… vide : le poids du corps repose sur la jambe arrière. Cette position permet ensuite de soulever le pied pour le mouvement suivant sans casser la fluidité des mouvements.

PHOTO Xiao Long

DENG JIAO à droite

Deng Jiao est un coup de talon, à ne pas confondre avec Fen Jiao où le pied est pointé. Et l'équilibre sera une fois de plus à l'ordre du jour... Alors, pour donner son coup de talon, l’air de rien, détendu, naturel, voilà quelques « trucs ».

Je termine le Gao Tan Ma, pied gauche pointé devant. Les mains se sont croisées à l’horizontale (gauche au-dessus de la droite).

On sépare les mains au niveau du visage et on repose le pied gauche dans le sens de la marche, légèrement ouvert.

On  s'ancre au sol, tranquillement (c'est du Tai Ji Quan, le jeet kune do, ce n’est plus pour nous!), pendant que les mains décrivent un mouvement circulaire (du visage vers le bas).

Je soulève le pied droit, genou plié, les mains remontent, croisées, main droite à l’extérieur, jusqu’au niveau de la tête.

Puis je déplie « artistement » ma jambe pour donner mon coup de talon à 45°, tout en poursuivant le mouvement des bras qui s’écartent vers les côtés, le bras avant, au-dessus de la jambe levée, légèrement plus bas que le bras arrière.

Puis je replie en douceur la jambe en ramenant les mains ouvertes, paumes devant soi, en reposant le talon droit au sol….

Suite au prochain épisode, mais on n’allait tout de même pas rester sur un pied  jusqu’à la prochaine émission !

Points clés :

La modestie avant tout :

Le coup de talon se fait à une hauteur raisonnable, personne ne vous demande de la jouer « french cancan ». Il n'est pas primordial de lever haut la jambe. Ce coup de talon peut viser les côtes, il peut aussi viser le genou (aïe) ou le tibia (ouille !), voire la cheville de l'adversaire. L'important est d'être stable et "confortable"… et naturel (on ne tire pas la langue, on ne travaille pas l’apnée, on ne part pas en arrière…).

La lenteur :
Il est nécessaire de prendre le temps, cela signifie : ne pas zapper la phase où la jambe monte ou descend repliée. Si la jambe se soulève directement, le déséquilibre menace! On part en arrière et on languit d’atterrir.

(Pour les "trucs" sur l’équilibre, revoir les articles sur le sujet dans la catégorie Tai Ji Quan).

La respiration :
On inspire en montant le genou, pour être en expiration sur le coup de talon.

La souplesse :

Éviter de raidir les bras ou/et les jambes : il n’y a jamais de tendu-articulation bloquée !

 

   

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
3 février 2024 6 03 /02 /février /2024 14:11

 

"Il faut apprendre à être carré à l'intérieur

Et rond à l'extérieur"

 

 

PHOTO Xiao Long

 

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Published by Xiao Long - dans PROVERBES
3 février 2024 6 03 /02 /février /2024 14:07

Poursuivons....

 

Il est temps de passer au simple fouet. Dan peut se traduire par « simple » ou « unique » et Bian par « fouet » de cuir, de rotin… Il existe en Chine une arme traditionnelle, le « Jiu Jie Bian », fouet ou chaine à neuf sections.  

Le simple fouet est une technique que l'on retrouve souvent. Dans la forme 88, la forme longue, le Dan Bian revient une dizaine de fois : on a (dan) bian le temps de peaufiner !

Les pieds :

Après Lan Che Wei, nous sommes en Gong Bu (pas de l'archer), poids sur la jambe droite (en avant). On passe le poids sur la jambe arrière (la gauche donc!), puis le poids du corps revient dans la jambe droite: le pied gauche se rapproche et se place, pointé, à côté du pied droit.

Pour simplifier, on se balance d’un pied sur l’autre…

Les mains : Ah oui ! Les mains... Car, il n’y a pas que les pieds… les mains aussi ont des choses à faire !

Lorsque le poids du corps se replace en arrière, la main droite part en arc de cercle par le bas, continue sa route en arc de cercle pour se replacer sur la droite en « crochet », poignet cassé, doigts réunis, (Gou), sur la droite, à hauteur de l'oreille. Pendant ce temps, la main gauche s’active aussi et part en arc de cercle, par le bas, avant de se replacer à hauteur de l'avant-bras droit.

Accessoirement, on évite l’apnée : on inspire...

 

Épisode II :

Le bras gauche s'ouvre, s'éloignant de la poitrine, en arrondi alors que le pied gauche (qui était en léger appui sur sa pointe) se soulève et se repose en avant  (sur l'axe de déplacement donc) par le talon.

Et ENFIN, on déroule le pied gauche, pour terminer en Gong Bu, plaçant la paume gauche vers l'extérieur comme pour pousser. On expire.

Points clés :

Pour une belle stabilité :

  • Garder le corps vertical.
  • Conserver l’écartement de hanches pour l’épisode II.
  • Coordonner le déroulé du pied gauche et le déroulé de la main qui pousse (éviter d’être déjà en appui avant alors que la main n’a pas encore poussé !)

Pour ne pas « loucher » :

  • Le regard suit les mains, cela ne veut pas dire que l’on regarde sa main ! Les yeux voient et suivent les trajectoires des mains (à gauche, à droite, devant), mais ne fixent pas les mains, on regarde un peu au-dessus – ce qui permet aussi de ne pas baisser la tête et de bien garder l’axe du corps.

 

Et martialement parlant?

Ce ne sont pas les interprétations qui manquent : ce serait plutôt le temps pour les expérimenter sur le « terrain ». Le plus souvent le nom « simple fouet » est interprété comme suit : le corps est un  « bras », qui va donner l’impulsion au « fouet » qui est le bras (on suit toujours derrière ?). La main en crochet est le bout de la lanière…

Xiao Long propose d'interpréter le crochet de la main en blocage/saisie ou en frappe.

Si l'on saisit de la main en crochet, on peut ensuite frapper ou pousser de la main ouverte en avant, sous l'aisselle (par l'extérieur), au plexus (par l'intérieur).

Si l'on pare et dévie une attaque de la main ouverte, le crochet peut servir à frapper au visage, à la gorge...

(Attention : ne pas oublier qu’un partenaire est précieux et rare ! Ne tapez pas trop fort sur le vôtre… surtout qu’après – dans la phase deux, c’est vous qui allez servir de punchingball!)

Attention!😉

Toutes ces techniques bien sûr doivent rester fluides....

PHOTO Xiao Long

LES MAINS DANS LES NUAGES…

Les mains dans les nuages (et les pieds dans les flaques –en ce moment !), Yun (nuages) Shou (mains) est un bien beau mouvement qui demande une gentille synchronisation haut/bas…

Pour les « mains dans les nuages », la tête n’a pas intérêt à y être !

On achève le « simple fouet » (Dan Bian), en Gong Bu (pas de l’archer), appui jambe avant donc (la gauche).

On va refermer le pied gauche (pointe du pied vers un miroir virtuel pour ceux qui n’ont pas la chance d’en avoir un dans leur salle !), passer le poids dans la jambe droite, puis on repassera le poids dans la jambe gauche.

En même temps, la main droite, en crochet (Gou) s’ouvre, et amorce sa descente, pendant que la main gauche descend vers le bas et passe devant le corps.

Les mains décrivent un mouvement en forme de « jet d’eau » alternatif, du centre vers l’extérieur. Et en bas, il s’agit d’un genre de pas chassé trèèèèès lent (tai ji quan  quoi…).

Cela vaut la peine de se donner un peu de mal, car il faut reproduire ce mouvement 3 fois.

 

Les clés :

Les pieds:

Ils se déplacent latéralement, le pied droit va se rapprocher du pied gauche  et l'espace entre les deux pieds est d'un ... pied... à peu près. On ne joint pas les pieds, ce qui nous donne un meilleur équilibre.

Le pied se déroule à chaque fois du talon vers la pointe, se repose de la pointe vers le talon.

Les genoux sont parallèles –si possible- on ne fait pas chasse-neige, pointes en dedans ; on ne joue pas les canards non plus… pointes en dehors.

Les mains:

 Elles se meuvent dans les nuages (et pas dans du béton !), souples... légères.

La synchronisation pieds/mains est un point délicat. On peut globalement se repérer sur trois points : quand la main droite est en haut, le pied gauche est allégé ; main/pied sont sur une diagonale. Quand les pieds sont rapprochés, les mains sont au centre, droite en bas, gauche en haut. Quand je déplace le pied droit vers la droite, la main gauche est en haut… L’image même du parfait Yin Yang !

Une fois /, une fois I et une fois \ et hop, on repart !

Le regard :

 Il suit les mains au niveau du visage en alternant, une main passe, on la suit, l’autre main passe devant les yeux, on la suit. Le regard « suit le mouvement des mains » signifie que l’on suit le mouvement, pas les mains ! Si votre regard se fixe sur la main elle-même, au deuxième nuage, on ne saura plus où l’on habite!

Le corps :

C'est un mouvement dans lequel la taille joue un grand rôle, c'est elle qui permet l'amplitude du mouvement.

Le changement d’appui se fait sans faire « yoyo » ou montagne russe, on reste à la même hauteur (d’où l’intérêt de bien choisir sa « hauteur de croisière » dès le début… modestie, modestie…)

Accessoirement je n'oublie pas de respirer, ça peut aider! Main droite en bas, inspirer, main droite en haut expirer…


Application(S) :

 Comme toujours, elles sont nombreuses ( clés, projections, frappe... ! Et votre adversaire (car il n’est plus question de partenaire après tout ça !) ne verra plus aucun nuage…  Il ne verra que des étoiles (au moins 36 !)

 

 

 

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
27 janvier 2024 6 27 /01 /janvier /2024 15:56

 

"L'empreinte laissée sur le chemin

n'est pas la sandale elle-même »

 

 

PHOTO Xiao Long

 

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Published by Xiao Long - dans PROVERBES
27 janvier 2024 6 27 /01 /janvier /2024 15:52

 

Repousser le singe "dao juan gong", 4fois, fait suite au "pipa". Dans la forme 8 mouvements, tout se passait bien: les pieds restaient fixés au sol et il n’y avait pas à s’en préoccuper. Dans la forme 16, on repoussait 2 singes et ici... il va falloir en repousser 4 !!! Une famille entière !

 Les mains:

La main droite descend, bras relax, et va décrire un demi-cercle à 45°, la paume regarde naturellement le ciel. La taille initie le mouvement. Et la main gauche se replace devant soi, en avançant un peu le bras vers l'avant, paume vers le sol au même moment (enfin, on essaye!), les bras ne sont pas "tendus, bloqués".

La main gauche se tourne vers le ciel à l'instant précis où la main droite se tourne vers la terre. C'est une phase d'inspiration (comme pour les artistes, l’inspiration, il n’y a que cela de vrai). Inspiration d'autant plus utile que ... le pied droit se soulève au moment où... les mains commencent à monter.

 

PHOTO Xiao Long

 

Les pieds:

La pointe du pied gauche se repose au sol derrière le pied droit, au moment où la main droite, paume vers le sol, commence à glisser sur l'avant-bras gauche pour repousser les animaux en question.

C'est une phase d'expiration, d'ancrage au sol. Veillez à ne pas "croiser" les pieds (ce n’est pas du Tai Ji irlandais! Quoi que...): si le pied gauche se pose trop près derrière le pied droit, l'équilibre est plus difficile à tenir. La "torsion" ne vient pas de la position des pieds, mais de la flexibilité de la taille (sinon, « c’est de la triche »).

 

Penser à:

  • Le corps reste vertical: le déséquilibre peut pousser à se pencher trop en avant (surtout si on a à faire à un gorille).
  • Le regard suit la main droite.
  • Les mouvements des bras sont détendus, on ne retient pas le bras lorsqu'il descend, on remonte en arc de cercle (pas de coude proéminent!).
  • On place sa respiration pour inspirer lorsqu’un pied se soulève pour améliorer son équilibre…

 

Récompense:

Une fois réalisé à droite, repousser le ouistiti s’effectue à gauche...!

Pareil... en vice versa! (lumineux non?)

 

Après « Dao Juan Gong » (repousser le singe), nommé également « Dao Nian Hou » qui peut se traduire par « le singe bat en retraite », nous allons devoir nous occuper des oiseaux…

« Lan Che Wei », ce mouvement que l’on retrouve dans toutes les formes se traduit par « saisir la queue de l’oiseau » (ou du moineau…). Il y a beaucoup à dire à ce sujet, alors, accrochez vos ceinture, on est partis !

 

C'est un mouvement qui regroupe 4 techniques de base du Tai Ji Quan que l'on retrouve sous le nom de "4 portes" ou "4 potentiels" : Peng (parer), (tirer ou rouler vers l'arrière), Ji (presser), An (pousser). Bien, bien… mais que sont ces potentiels ?

  1. Peng: sert à parer, à se protéger, sert à pousser aussi: il est "expansif". C'est l'idée du ballon qui grâce à son élasticité reste solide et "plein", même si on appuie dessus pour le comprimer. Une belle image en est donnée dans « Tai Ji Master » avec Jet Li qui veut enfoncer une balle sous l’eau et la voit sans cesse ressortir…
  2. : sert à tirer, à emmener le partenaire jusqu'à sa limite d'équilibre, à le déraciner: il est "attractif" et relativement passif, puisque on ne fait que poursuivre le mouvement initié par le partenaire qui avance vers vous, on le laisse aller sur sa lancée... bel exemple d’économie de moyens pour une grande efficacité !
  3. Ji: se fait à deux mains, il est proche de Peng, il sert à propulser le partenaire: on ajoute à "l'expansif" de Peng, l'impulsif", et l’action de la main en "Peng" se voit renforcée par l'autre main.
  4. An: absorbe et utilise les paumes, pour pousser et déraciner le partenaire.

    Peng, Lü, Ji, An sont en correspondance avec les points cardinaux (sur ces liens avec les points cardinaux, les attributions sont fluctuantes... de quoi y perdre le nord! En ce qui concerne Xiao Long, il reste fidèle à l'enseignement de son Maître: Peng au sud, Lü à l'ouest, Ji à l'est et An au nord).
    On appelle ces 4 techniques Si Zheng (4 directions).


« Saisir la queue de l'oiseau »,  comprend donc les principes fondamentaux du Tai Ji Quan, pour cette raison, certains le surnomment "Le petit Tai Ji ".

Alors là aucune excuse de ne pas le faire ce mini-Tai Ji passe même dans un ascenseur !

Revenons-en à nos moutons- euh, nos moineaux … Dans la forme 24, nous allons saisir une fois à gauche puis une fois à droite.

 

Au sortir du « repousser », les mains se replacent pour prendre notre ballon virtuel, main droite en haut. Le pied droit sera notre appui, pied gauche ramené, pointé.  

La main droite est en haut, puis on déroule, comme pour Ye Ma Fen Zong, mais la main gauche, devant, se place à l'horizontale  (et non en diagonale), puisque l'on "pare". Et voilà « PENG! »

Puis la taille pivote légèrement, les mains se placent en pince, mains gauche en haut, paume vers le sol, main droite en bas, paume vers le ciel,  pour "tirer" en Lü. Vos mains se positionnent comme pour saisir (non, pas la queue du moineau…) le bras d’un adversaire au niveau de son coude et de son poignet.

On tire en diagonale, vers votre côté droit, pas de face, sans quoi votre partenaire, s'il était là, pourrait vous broyer les orteils…
 

Puis on se replace de face, les mains se rejoignent et se positionnent pour le Ji. Le bras droit aura du chemin à faire pour retrouver le bras gauche : il s’écarte latéralement et décrit un mouvement circulaire avant de revenir vers le bras gauche. La main droite se pose sur la main gauche, main droite paume vers l’avant, main gauche paume vers soi. Le contact ne se fait pas « du bout » des doigts : ce sont les « talons » des paumes qui entre en contact pour que ce Ji soit solide. On part du principe que l'on "presse" à sa hauteur (nos "adversaires fictifs" sont de notre taille : Il n’est pas loyal de s’attaquer aux plus petits, et dangereux de se mesurer aux plus grands…et cela permet de conserver les coudes et les épaules relâchées).
 

Enfin, après avoir absorbé, les mains se préparent à repousser « An ». La main droite glisse sur la main gauche, les mains s’écartent et tirent vers soi, paumes vers le sol, comme pour amener à soi un adversaire –déraciné- les mains descendent du niveau de la poitrine au niveau du ventre pour « absorber » avant de repousser comme si on voulait passer sous le centre de gravité de l’adversaire pour le « renvoyer » dans ses pénates.

Et voilà, le moineau est bien attrapé à gauche, il n'y a plus qu'à s'occuper de celui à droite!

Pour le passage d’un côté à l’autre, les 2 mains glissent comme pour « nettoyer la table » (terme non homologué, breveté Xiao Long !), la main droite va se replacer en bas d’un ballon virtuel, la main gauche en haut (bien sûr !), le pied droit pointé à côté du pied gauche. Et on y retourne…

PHOTO Xiao Long

Points clés :

Conserver le dos droit, ne pas se pencher en avant sur les poussées.

Les pieds ne sont pas (ils ne le sont jamais !) sur la même ligne afin de rester stable sur les « tirer » en particulier…

Ce mouvement nécessite un travail de taille, on pivote sans cesse, les bras bougent finalement assez peu.

Peng Lü Ji An se retrouve dans l’exercice à deux de Tui Shou, « tourner des mains ».

Peng Lü Ji An représentant l’axe des cardinaux, 4 autres potentiels existent et occupent les diagonales : Cai (cueillir, tirer vers le bas), Lie (tordre, fendre, séparer), Zhou (coude), Kao (épaule)…

Il y aurait encore beaucoup à dire sur ces 4 portes, mais… il faut savoir ouvrir la fenêtre et laisser s’envoler les moineaux… À eux de découvrir la richesse de ces techniques…

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN
20 janvier 2024 6 20 /01 /janvier /2024 15:42

 

"Le serpent du mont Shan frappe de la queue

quand on attaque sa tête,

de la tête quand on attaque sa queue,

et des deux quand on attaque son ventre".

 

PHOTO Xiao Long

 

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Published by Xiao Long - dans PROVERBES
20 janvier 2024 6 20 /01 /janvier /2024 15:36

 

Le mouvement n'est pas très complexe, d'autant plus que si vous avez appris les formes pédagogiques 8 ou  16 mouvements, cette technique est déjà connue.

On commence cette fois par brosser son genou gauche, la main gauche passe en arrondi devant le genou en question (on peut s’y entrainer au jardin après avoir biné les plates-bandes !!!). On pousse face à soi de la main droite.

PHOTO Xiao Long

Il suffit de vérifier:

*que le corps reste vertical tout au long du mouvement (penser au fil attaché à Bai Hui, les 100 réunions),

*que le genou ne dépasse pas les orteils en finition du pas de l’archer, gong bu (le poids du corps plus en avant – 70%- et non pas un gong bu "d'occasion" avec poids trop au milieu... du genre méfiant !)

*que les épaules soient détendues, les coudes relâchés...  même en poussée, les articulations ne se bloquent pas, les épaules ne montent pas.

*On reste attentif à la transition entre les « brosser de genou » : la main qui va pousser monte bien latéralement jusqu’au niveau du visage, l’autre main au niveau du coude de ce bras levé. Pas de ballon tout rond ici !

Puis on reproduit cette technique  encore deux fois.

Pour rendre cette technique plus vivante, on peut visualiser son application. Par exemple, on peut imaginer que la main qui brosse bloque et dévie une attaque de poing ou de pied, ce qui donne un peu de contenu au mouvement de balayage latéral. L'autre main peut pousser ou frapper l'épaule d’un partenaire (si l'attaque est croisée) ou le frapper au plexus, ce qui peut aider à conserver la main à un niveau correct et logique (et on y va en douceur tout de même surtout si l’on tient à conserver son partenaire encore quelques temps…).

On peut aussi envisager un trajet énergétique diagonal qui partirait « de la racine », le pied arrière- et se prolongerait vers le haut du corps et la main qui pousse- via la taille- par exemple.

Ou on peut porter son attention sur l’axe vertical Terre/Ciel en tirant sur Bai Hui tout en conservant les deux pieds « racines » bien collés au sol.

On peut aussi se concentrer sur l’axe horizontal avant/arrière : dos rempli, main en poussée…

Question de feeling tout ça… à expérimenter…

 

SHOU HUI PIPA

🎼Êtes-vous doué pour la musique ? C’est ce que vous allez découvrir en réalisant le pipa (琵琶; pinyin: pípá). Pour jouer de ce "luth", il faut être précis...

À l’issu du brosser de genou, on a la main droite devant qui pousse, la main gauche en bas, latérale, qui a dégagé un bras ou un pied… Le pied gauche est en avant, le pied droit en … arrière ! (soupir – pause).

On fait un demi-pas  (on s’économise, un demi seulement, pas un entier : les deux pieds seraient trop proches et il y aurait un déséquilibre à la clé … de sol ? sur lequel on risquerait bien de finir !).

En même temps, la main droite qui était en train de pousser en avant se déplace légèrement, toujours vers l’avant, prolongeant le précédent mouvement de poussée, comme si on allait chercher le bras d’un partenaire. Le poids du corps se trouve donc sur la jambe gauche. Le pied droit avance d’un demi-pas et se repose…

Puis, je prends appui sur la jambe droite (arrière) et je « m’assois », dos bien vertical, tout en ramenant la main droite (en fait, c’est la torsion de la taille qui fait se déplacer le bras), le coude au niveau de la hanche droite. Le bras gauche suit naturellement, il monte et vient se placer la main à hauteur des yeux pendant que le pied gauche se libère et se repose au sol par le talon, pointe de pied levée .

Les mains sont en position pour « jouer du pipa », main gauche en haut, main droite au niveau du coude gauche et elles exercent virtuellement une pression sur un bras invisible (pas de danger !) : la main gauche vers le haut, la main droite vers le bas. Ainsi les mains ne peuvent être trop "proches" l'une de l'autre, puisqu'elles doivent tenir compte de l'espace entre le poignet et le coude.

Bref, on exécute une clé (de fa cette fois ?), mais avec un bémol : on ne fait qu’imaginer un partenaire.

Le pied gauche se replace devant, sur le talon. Ce talon peut servir à bloquer le pied du partenaire ou… plus mélodieux, à lui écraser consciencieusement les orteils?).

Ces applications ne sont que des suggestions, il en existe toute une gamme, l’essentiel est de pouvoir en imaginer une sans fausse note ! Ou « Hymne à la joie », de les tester avec un partenaire.

La respiration suit la règle, préparation du mouvement en inspiration, expiration pour la finition de la technique.

 🎶

NB : la technique SHOU HUI PIPA se réalise différemment selon la forme :

Dans la forme 16, la main droite est sur l’arrière (finition du tan bian – simple fouet), alors que dans la forme 24, la main droite est placée devant, en finition du « brosser de genou » (lou xi ao bu).

Prochain épisode, on s’occupe des singes !!!

 

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Published by Xiao Long - dans TAI JI QUAN

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